Après une nuit difficile et de folie
Entre les désirs érotiques et l’insomnie
Un matin encore troublée par mes rêves
J’ai ouvert mon dico dès le réveil

J’ai regardé le mot « nymphomane »
Il s’avère que c’est adjectif de femme
Mais pour l’homme et le sexe il n’y a rien
On reconnaît donc chez eux ce besoin ?

Puis j’ai regardé le mot « gourgandine »
Me confirmant la femme de mauvaise vie
Moi je la vois plus comme une maîtresse
Qui gère simplement sa vie sexuelle

Je revendique mon côté « sensuelle »
Je reconnais aimer l’orgasme, le sperme
J’aime caresser tout le corps d’un homme
Et m’enivrer de ses sens et arômes

Oui, je peux passer de chatte à chienne
Etre pénétrée jusqu’à l’ivresse
Me donner à en perdre la tête
Pour le plaisir d’une fusion charnelle

Quand je pense à mes années d’enfance
Où je fuyais le mâle et ses errances
Où le sexe n’était qu’acte de reproduction
Nous invitant à la confession

Quand je pense à certaines de mes cousines
Qui ignorent la fellation, le cuni,
Et je ne vous parle pas de la sodomie
Et qui voit ma vie comme une grivoiserie

Je suis perdue dans Moralité/Normalité
Mais est-ce pour cela qu’il faut me juger ?
Je ne suis qu’une femme qui aime faire l’amour
Et ne compte surtout pas faire demi-tour

Il prend le temps de m'appeler ce midi. Il me rassure et surtout m'explique ce qu'il se passe de l'autre côté. Là où je ne vois rien. Là où mon imagination ne cesse de chercher les maux. Je revis. J'ai moins froid dans mon cœur.

Il est si doux lorsqu'il m'explique. Je comprends tout et l'accepte. Ah! Évidemment ce n'est qu'un coup de fil, mais c'est ma lumière. Je lui explique que je suis vide et creuse. Que j'ai perdu mon chien. Il n'est pas inquiet.

Il me dit que le temps joue contre nous et là je me prends encore cette garce de patience dans la tête. J'ai besoin de ses mots. Son souffle dans le combiné fait à nouveau vibrer mon âme.

Il respire dans l'appareil et je renais. Sa voix m'a remise sur la voie.