Noir sur blanc
Je suis pale, je deviens livide
Pourtant en moi rien de morbide
Je suis simplement transparente
Suis-je un fantôme qui vous hante ?
Sensation d’être sur un damier
Mais je suis seule, sans cavalier
Je vois autours de moi les pions jouer
Ils ne me voient pas, je suis éthérée
J’ai l’impression d’être invisible
J’avoue que c’est indescriptible
Tout est rentré dans une routine
Routine qui peu à peu m’assassine
Je n’ai rien à faire sur l’échiquier
Je n’ai pas le droit de me déplacer
Je suis unique et je le revendique
Mais là, si j’osais : « j’abdique !»
Je prends d’assaut la grande tour
Plutôt que d’espérer un retour
Je démontre mon habilité face au fou
Et je le renvois dans son trou
Je chevauche et dompte les fougueux
M’amuse de leur queue, coeur et yeux
Je manipuler les petits pour me divertir
Et pour éviter la honte, j’éclate de rire
Je mépriser la reine et je vais tuer son roi
Ou le conquérir, j’en sais rien ma foi
Car soudain dans ma tête résonne
« Dis, et ho ! tu n’es pas cette personne »
Oui, c’est vrai, ce n’est pas dans ma nature
Même avec la meilleure armature
Je ne pourrais pas faire échec et mat
J’ai encore déliré dans ma tête à la hâte
Je vais m’allonger et m’endormir
Pour rêver et poursuivre mes sourires
Je vais continuer de me persuader
Que j’ai une étrange personnalité