A cru ...
A cru mon amante a gémi,
nous faisions l’amour à la croque au sel,
je n’y tenais plus, au bord de l’étincelle,
nos corps qui déraillaient dans la nuit…
A cru la cavale était bien belle
le souffle court et la rosée aux flancs,
dans cette course au plus offrant,
nous jouions aux chevaux infidèles…
A cru, rivière sauvage et cheveux emmêlés,
eau de feu et corps à la dérive,
emmenés par nos approches furtives,
nous glissions dans ce lit sans après…
A cru mon ingénieuse s’ingénie,
les lèvres rougies par le mouvement,
elle perpétue la courbe de nos errements
et la somme de nos adresses en un pli…
A cru, elle a gravi la montagne aux ombelles
celle où je gis comme un soldat mort,
tant de batailles où je n’étais pas le plus fort,
sous ses draps qui me faisaient comme un ciel…
A cru mon échappée qui s’accroche,
de ses mains à mon ombre qui vacille,
je trône entre ses doigts, roi de pacotille,
dans mon sommeil, elle revient me faire les poches…
Texte et Photos : Modimo