Reflets
Réminiscences d'un mois de juin 2008,
des mots toujours si justes aujourd'hui encore.
Des mots qui s'accrochent,
des lettres qui s'emboitent,
des
verbes qui prennent le pas.
Ils cheminent identiques,
espoir de ces petits
bouts de phrases.
Des mots comme des caresses.
Des éclats de vous, des morceaux
de moi.
Un puzzle éparpillé,
assembler les pièces, sans fin.
Recherchant des
bribes d'elle,
quêtant des lumières d'être.
Un portrait impossible, toujours
incomplet,
un reflet fractionné, un miroir cuivré.
Multitudes de pièces s'assemblant
sans cesse,
vision d'âmes en friches jamais reconstruites.
Empreinte, cuir.
Violine, concentrée.
Parfum, musqué.
Sueur, salée.
Liqueur, acre.
Homme
porcelaine, blanc, vierge,
réfléchissant, mouvant.
Modelé par celle qui de l'autre
côté,
à sa guise nous fait être.
Amant, vertueux, attirant,
traitre, amical, animal,
passionné, présent, romantique,
galant, père, néant.
Au
néant, je réponds d'une main tendue,
je ne sais pas qui est celui qui donne
cette main,
je sais qui la tient.
Vous. Femmes.
Céramiques de failles, raku
créé par magie.
Equilibre de fumée, nuage d'eau,
poignée de terre comme de feu.
Multiples et unes. Mystérieuses.
Vous, aimant, et moi, ferré.
Imaginer vos
larmes, c'est vouloir les remplir de bonheur.
Rêver votre corps, c'est vouloir
m'offrir comme le posséder.
Toucher votre sein, caramel, dur, je fond.
Lire vos
mots, c'est faire battre mon cœur.
Finalement je ne suis que d'air.
Murmurez, un
peu d'air,
éventez, un petit vent,
soufflez, le mistral,
claquez, la tempête.
Qui
suis-je sinon votre propre reflet ?
Ce n'est pas moi que vous voyez...
c'est la
pensée que vous désirez.
Photos : Madame Sorcha